Diocèse d’Aix-en-Provence et Arles

Samedi 31 décembre 2022


Message de Mgr Christian Delarbre suite au décès du Pape émérite Benoît XVI

Le Pape Benoît XVI vient de rejoindre la maison du Père, « rassasié de jours » comme dit l’Écriture, après une longue vie toute entière consacrée au service du Christ et de son Église. J’invite tous les fidèles du diocèse d’Aix et Arles à prier pour lui et à le confier à l’intercession de la Sainte Vierge. Outre son pontificat qui eut la lourde charge de succéder au Pape saint Jean Paul II, Benoît XVI, Joseph Ratzinger, demeure aussi un grand théologien dont les écrits spécialement sur l’Église resteront pour l’histoire une grande source d’inspiration.

Entre dans la joie de ton maître, bon et fidèle serviteur.

Mgr Christian Delarbre

Archevêque d’Aix-en-Provence et Arles


Communiqué de la Conférence des Évêques de France en réaction au décès du Pape émérite Benoît XVI

Nous venons d’apprendre avec une grande tristesse le décès du pape émérite Benoît XVI. Au nom de la Conférence des évêques de France, nous appelons les catholiques à prier pour lui le Dieu vivant, « qui n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 38), en le confiant à sa miséricorde et à la puissance de Résurrection du Christ. Des messes et des célébrations seront organisées dans les diocèses et les paroisses pour rendre grâce pour ce qu’il a apporté à l’Église et au monde, et pour intercéder pour lui comme il le souhaitait.

Joseph Ratzinger a été un grand théologien. Sa participation au Concile l’avait mis face aux grands défis de l’Église dans le monde de la fin du XXème siècle. Il en a été un grand interprète, lucide et courageux, exigeant quant à la vérité, fidèle à la Tradition mais libre de toute nostalgie. Archevêque de Munich, puis préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il a servi le saint pape Jean-Paul II en admirant le pasteur et le saint, cherchant avec sa vive acuité théologique à expliciter les fondements de l’action du Pape. Le rencontrer était toujours vivre un moment de lumière, de clarté, d’espérance aussi. Les évêques en ont fait l’expérience à chaque visite ad limina. Ils en gardent de grands souvenirs.

Devenu pape à son tour, il a voulu servir l’unité de l’Église en la fondant sur la vérité la plus précise, tant dans les relations œcuméniques que dans son approche des groupes dits traditionalistes dans l’Église catholique. Il a voulu continuer l’œuvre de ses prédécesseurs en œuvrant pour la rencontre des religions et la paix dans le monde. Il a cherché à affermir ses frères et ses sœurs dans la foi par ses encycliques sur l’espérance et la charité et sur le développement humain intégral dans la justice et la charité. Dans un monde sécularisé, dans un climat culturel marqué par le relativisme, il a incarné la recherche exigeante mais aussi joyeuse de la foi qui aspire à adhérer à Dieu par le lien vivant que celui-ci propose aux humains. Il a affronté avec courage le fait des agressions sexuelles commises par des prêtres ou des religieux et n’a voulu préserver personne de la vérité qu’il y avait à faire en ce domaine. Sa lettre aux catholiques d’Irlande, en mars 20110, a ouvert une ère nouvelle, en deçà de laquelle il ne sera plus possible de retomber.

Les Français se souviennent avec émotion du magnifique voyage de Benoît XVI en France en 2008, à Paris et à Lourdes, à l’occasion du 150ème anniversaire des apparitions de la Vierge à Lourdes. Au cours de la messe sur l’esplanade des Invalides, juste quelques semaines avant qu’éclate la crise financière de 2008, il avait appelé à « fuir les idoles » et rappelé, après saint Paul, « que la cupidité insatiable est une idolâtrie (Cf. 3,5) et que « l’amour de l’argent est la racine de tous les maux », tandis que dans son discours au monde de la culture au collège des Bernardins il avait montré, à l’école de l’expérience monastique, que « la recherche de Dieu et la disponibilité à L’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable », comme une quête de la vérité dont ne peut se dispenser sans grave dommage l’humanité contemporaine.

Benoît XVI restera aussi dans l’histoire en raison de sa démission qui prit tout le monde par surprise. Elle était dans la ligne de sa profonde humilité et de son sens exigeant du service de l’Église. Il était épuisé et paraissait près de mourir. Il a finalement accompagné de longues années son successeur, assurant un ministère de recueillement et d’intercession, interrompu par peu d’interventions, toutes visant à éclairer l’intention profonde du pape François contre de mauvaises interprétations.

En confiant à Dieu le pape émérite Benoît XVI, les catholiques rendent grâce à Dieu pour ce qu’il a donné à l’Église, visiblement et invisiblement. En leur nom, nous remercions celles et ceux qui ont voulu ou voudront lui rendre hommage. Nous invitons également tous ceux qui le voudront bien à prier avec instance pour le pape François. Qu’il poursuive sa mission avec courage et persévérance, dans la force du Christ et de l’Esprit-Saint, pour que soit loué le Nom de Dieu,

La Présidence de la CEF

+ Eric de Moulins-Beaufort

+ Dominique Blanchet

+ Vincent Jordy

Voir le communiqué de la Conférence des Évêques de France