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Il est vraiment ressuscité ! Pourquoi chercher parmi les morts ?
Il est vivant, comme il a promis, Alléluia !
Ce dimanche matin est vraiment le jour du Seigneur, le jour de la Victoire, le jour de la Lumière, le jour de la Vie ! Tout est sauvé, tout est gagné, nous sommes rachetés.
Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où est ton aiguillon ?
Le ciel est à jamais ouvert et par le baptême de résurrection nous y sommes déjà entrés.
Ô Seigneur, je veux pour l’éternité te chanter et te louer pour ta bonté. Oui, dès aujourd’hui je veux crier : « Il est vraiment ressuscité ! »
La résurrection n’a pas été pour Jésus un simple retour à la vie terrestre précédente, mais elle a été le passage à une dimension profondément nouvelle de vie, qui nous concerne nous aussi, qui touche toute la famille humaine, l’histoire et tout l’univers.
Benoît XVI, 15 avril 2009
Il le mit dans un tombeau taillé dans le roc, où personne encore n’avait été déposé. C’était le jour de la préparation de la Fête, et déjà brillaient les lumières du sabbat. Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph. Elles regardaient le tombeau pour voir comment le corps avait été placé. Puis elles s’en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit. (Luc 23, 53-56)
La foi non seulement nous fait connaître comment le Christ Seigneur est la résurrection et la vie en lui-même, mais, à la fin des temps, elle sera en tous ceux qui croient en lui, pour les arracher à l’horreur du sépulcre et leur rendre la vie. Alors nous saluerons ce jour béni où nous pourrons adresser à la mort ces paroles de triomphe : « Ô mort où est ta victoire ? » Nous t’avons vaincu ou mieux encore, le Christ t’a vaincue en nous, parce qu’il est en vérité la résurrection et la vie.
Seigneur, les maîtres de ce monde inculquent la mort de Dieu et le monde désespère de son destin promis au néant. Garde-nous du venin de la culture de mort qui anéantit l’homme. Grain de blé, descendu dans les profondeurs de la mort, la terre est vivifiée par le feu de ton Esprit. Dans son souffle, nous croyons et nous confessons : Le Christ va ressusciter des morts, par sa mort il triomphera de la mort, il nous délivrera du tombeau pour nous donner la vie.
« Seigneur, que la force brûlante et douce de ton amour absorbe notre âme et la retire de tout ce qui est sous le ciel ; afin que nous mouront par amour de ton amour, comme tu as daigné mourir par amour de notre amour. »
Voilà l’achèvement du chemin terrestre de l’Incarnation du Fils bien aimé : le tombeau. Nous savons que dans trois jours, par sa Résurrection le Seigneur continuera le chemin de la rédemption. Mais pour l’instant, son corps repose. Le lien de notre humanité au Seigneur restera toujours son corps. Son corps ecclésial, son corps eucharistique, son corps souffrant.
Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » Luc 2, 34-35
Sa mère le reçoit dans ses bras : il ne souffre plus, il est mort…tout est accompli !
Elle le reçoit dans ces ténèbres de la Croix,
comme elle l’accepta dans la lumière de Nazareth.
Elle le porte dans ses bras, semblant presque le bercer,
comme elle l’accueillit dans la nuit de Bethléem.
Elle place ce Divin Cœur transpercé par la lance, contre le sien, transpercé d’un glaive de douleur,
comme il lui fut annoncé par Syméon.
« La Passion prend fin et la compassion continue. » (Paul Claudel)
Pour elle, la souffrance n’est pas éteinte,
il lui faut encore accomplir la volonté de Dieu, jusqu’au bout.
Son cœur qui abritait toutes ses méditations,
qui contenait le souvenir de tous les évènements et de toutes les grâces,
est aujourd’hui le temple d’une douleur qui rassemble toutes les douleurs.
Mais aussi le temple d’une infinie espérance !
Elle s’était offerte à la volonté de Dieu, offrande,
elle devient l’autel de l’oblation.
Elle se consume, encensoir de fidélité,
en un parfum d’agréable odeur, l’amour qui va jusqu’au bout !
Elle l’avait porté en son sein, promesse,
elle en devient le tabernacle, présence.
Elle reçoit le corps du Christ mort, au terme de sa Passion,
et dans l’espérance de la Résurrection, elle présente, ostensoir de la Grâce,
le Corps du Christ qui donne la vie !
Mère de Pitié,
Mère de Consolation,
Mère de Miséricorde,
Mère de Compassion,
Mère, cent fois mère,
dans les douleurs elle est devenue véritablement Mère de l’Eglise : Notre Mère !
O Jésus, merci pour Marie,
merci pour ce don que tu nous as fait sur le calvaire,
le don d’une mère qui nous rejoint et nous réconforte,
qui nous aime et nous comprend :
le don d’un cœur qui écoute et accueille toutes nos souffrances.
O Marie, priez pour nous pauvres pécheurs !
Jésus sur la croix, le sommet de la douleur mais aussi le sommet de notre rédemption. Le sommet de la mission du Christ. Le sommet de l’amour. Jésus sur la croix par amour. Trois heures d’asphyxie, de fièvre, de brulure, de soif, d abandon… Jésus sur la croix donne cette vie.
Ô Seigneur, qu’il est grand ton nom par toute la terre !
Je suis là, avec Marie ta Mère, Saint Jean, et les Saintes Femmes.
Je veux écouter tes paroles :
« Père pardonne-leur »
« Tu seras avec moi dans le paradis »
« Voici ta mère »
« Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné »
« J’ai soif »
« Je remets, Père, mon esprit »
Chacune de tes paroles est une eau qui me désaltère. De l’amour que tu as pour le monde.
Chacune de tes paroles me rapproche de toi et me fait communier à ta vie.
Je veux, avec le centurion, m’écrier : « Vraiment, tu es le fils de Dieu ! »
Il y a un double aspect dans le Mystère pascal : par sa mort il nous libère du péché, par sa Résurrection il nous ouvre l’accès à une nouvelle vie.
C.E.C 654
Il me faut un dieu qui prenne ma nature, qui devienne mon frère, et qui puisse souffrir.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus
Notre vie doit-être une fenêtre par laquelle les gens peuvent voir Jésus christ. Déposons entre ses mains toute notre espérance pour l’avenir, tout comme, à l’heure des ténèbres, il remit son esprit entre les mains du Père.
Fr Jean
« Celui qui fréquente la Parole de Dieu reçoit des retournements existentiels salutaires », car « il découvre que la vie n’est pas le temps pour se méfier des autres et se protéger soi-même, mais l’occasion pour aller à la rencontre des autres au nom du Dieu proche . »
Pape François
La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure.
Saint Augustin
Dans le régime des âmes, il faut une tasse de science, un baril de prudence et un océan de patience.
Saint-François-de-Sales
« Ils me percent les mains et les pieds, je peux compter tous mes os. » Les paroles du prophète s’accomplissent. L’exécution commence. Les coups des bourreaux écrasent les pieds et les mains du Condamné sur le bois de la croix. Dans le creux des mains, les clous sont fixés avec violence. Ces clous maintiendront le condamné suspendu dans les tourments inexprimables de l’agonie. Dans son corps, comme dans son esprit très sensible, le Christ souffre d’une manière indicible. Avec lui, on crucifie deux vrais malfaiteurs, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. La prophétie s’accomplit : Il a été compté avec les pécheurs. Quand les bourreaux dresseront la croix, alors commencera une agonie qui durera trois heures.
Il faut que s’accomplisse aussi cette parole : “Moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes.” Qu’est-ce qui « attire » chez ce Condamné en agonie sur la croix ? Du haut de la croix le Christ attire par la puissance de l’amour, de l’Amour divin, qui ne s’est pas soustrait au don total de soi ; de l’Amour infini, qui a élevé de terre sur l’arbre de la Croix le poids du corps du Christ, pour compenser le poids de l’antique faute ; de l’Amour sans limites, qui a comblé tout le manque d’amour et qui a permis à l’homme de se réfugier à nouveau dans les bras du Père miséricordieux. Que le Christ élevé sur la croix nous attire, nous, hommes et femmes du nouveau millénaire ! A l’ombre de la croix, vivons dans l’amour comme le Christ nous a aimés et s’est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire.
Prier pour soi-même est un instinct de nature.
Prier pour les autres est un instinct de grâce.
St Jean Chrysostome
De quelle souffrance l’humanité n’est-elle pas affligée parce qu’elle ne sait pas se réconcilier.
Jean-Paul II
Soyons suspendus à la bouche de tous les fidèles car dans tous les fidèles souffle l’Esprit de Dieu.
Saint Paulin de Nole.
Faites sourire sur la terre, sur l’humanité, le reflet de la beauté et de la lumière divine et vous aurez contribué grandement à l’œuvre de la paix.
Pie XII
Et moi, je suis un ver, pas un homme, raillé par les gens, rejeté par le peuple.
Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête […]
Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide !
Psaume 21, 7-8. 19-20
Le voici arrivé au lieu du supplice…
Épuisé, couvert de poussière, de sueur et de sang,
l’Homme va maintenant être dépouillé, mis à nu et exposé.
Il n’y aura donc pas de limite à leur perversité.
Ses habits collés à ses plaies lui sont arrachés, remettant à vif ses blessures.
Le Christ n’est plus que souffrance !
Cette tunique dont il est dépouillé, c’est sa dignité qui lui est définitivement enlevée.
Ses vêtements partagés et tirés au sort, c’est sa vie manipulée, avilie et instrumentalisée.
Sa nudité exposée, c’est l’humanité méprisée, outragée et blessée
Pauvreté absolue !
Il ne lui reste plus que le souffle de la vie,
mais elle aussi va bientôt lui être arrachée.
En lui, s’unissent alors toutes les vies bafouées, dégradées, déconsidérées ou abandonnées.
Et pourtant, il ne laisse entendre aucun cri, aucune protestation, aucune plainte…
Silence immense !
Seigneur, toi qui t’es anéanti en acceptant la condition d’esclave, aide-moi à endosser mes difficultés avec patience et dans le silence, afin de revêtir un jour le beau manteau de Ta Sainteté.
L’homme est la perfection de l’univers,
L’esprit est la perfection de l’homme,
L’amour est la perfection de l’esprit,
Et la charité est la perfection de l’amour.
Saint François de Sales
Nous sommes à quelques mètres du sommet…
La fin du chemin est là… et Jésus tombe encore une fois. Ce sera la dernière. Quelques mètres et on le dépouillera des ses vêtements, pour le mettre en croix. Mais pourra-t-il faire ces quelques mètres ?
Tomber trois fois sous le poids de nos fautes, pour toutes nos fautes… inscrites dans le bois.
Tomber trois fois pour tous les fils d’hommes qui ont péché. Pour ses amis qui ont fauté. Pour l’un des siens qui vient lui aussi de tomber trois fois : « je ne le connais pas ! » Si Pierre avait su ce que son reniement allait peser sur les épaules du Christ… Si nous savions ce que nos reniements, nos péchés, ont fait pesé sur les épaules du Christ… Peut-être faudrait-il ne pas l’oublier quand la tentation est là.
C’étaient nos péchés qu’il portait dans son corps sur le bois afin que, mort à nos péchés, nous vivions pour la justice dira Saint Pierre (Pierre 2, 24). Pierre, encore lui, qui a compris le mystère du salut, le mystère de son salut, par amour pour nous.
Une étincelle d’amour de Dieu est capable de soutenir un cœur durant l’éternité.
Jacques-Bénigne Bossue
L’âme ne peut vivre sans amour, il lui faut toujours quelque chose à aimer puisque c’est par amour que Dieu l’a créée.
Sainte Catherine de Sienne
Croire n’est autre que, dans l’ obscurité du monde, toucher la main de Dieu et ainsi, dans le silence, écouter la Parole, voir l’Amour.
Benoît XVI
Le Carême nous indique un itinéraire spirituel qui nous prépare à revivre le grand mystère de la mort et de la résurrection du Christ, à travers surtout une écoute plus assidue de la Parole de Dieu et la pratique plus généreuse de la mortification, grâce à laquelle il nous est possible d’aider davantage notre prochain dans le besoin.
Saint Jean-Paul II
Une grande masse du peuple le suivait ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais, se retournant vers elles, Jésus dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car voici venir des jours où l’on dira: Heureuses les femmes stériles, les entrailles qui n’ont pas enfanté et les seins qui n’ont pas nourri ! (…) Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du bois sec ? »(Lc 23, 27…32)
En ce temps de pandémie, nous prions et nous pleurons pour notre monde en souffrance, pour tous ceux et celles qui ont perdu un être cher et nous avons raison. Cependant, Jésus nous mène plus loin comme Il le fit avec ces femmes de Jérusalem. Aujourd’hui, Il nous appelle à interroger ce qui doit changer dans nos vies pour que nous ne demeurions pas du bois sec. Qu’ai-je appris lors de cette pandémie et que je veux garder comme un trésor pour une vie différente après ? Quel besoin fondamental ai-je découvert en moi, besoin ou désir qui restait jusque-là voilé par le flux des activités et des obligations que je me faisais ? Quel appel à la fraternité, à la responsabilité et au don de moi-même me lance le monde à travers cette expérience de confinement, d’impuissance et de vide ?
Seigneur, rien n’est jamais perdu pour Toi. Tout devient lieu d’irruption des « cieux nouveaux et de la terre nouvelle » (Ap 21, 1) pour celui qui croit. Aide-nous à regarder en nous ce qui doit être converti et transformé sur ce chemin de Carême si particulier que nous vivons cette année.
Lorsque le Seigneur appelle son corps le pain qui est fait de beaucoup de grains réunis, Il signifie par là l’union de tout le peuple chrétien, qu’Il portait en Lui.
Saint Cyprien (Epist. 69, c. 5, n. 2).
C’étaient nos souffrances qu’Il supportait, nos douleurs dont Il était accablé.
Et nous, nous l’estimions châtié, frappé par Dieu et humilié.
Il a été transpercé à cause de nos péchés, écrasés à cause de nos crimes.
Le châtiment qui nous rend la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris.
Isaïe 53,4-5
Hors de la ville,
au milieu des hurlements de la foule,
des insultes des détracteurs, des ordres aboyés par les soldats,
dans cette masse humaine hostile, mouvante, criante et bousculante,
Jésus tombe…
Une nouvelle chute…
Une chute qui rappelle toutes les nôtres, souvent réitérées, répétées,
récidives du péché, défaites de notre volonté, facilités à nous décourager…
Jésus tombe sous le poids de la Croix plusieurs fois,
car plusieurs fois, nous sommes tombés sous l’emprise du péché.
Il tombe mais ne lâche pas la Croix,
au contraire, Il l’étreint plus fortement, Il l’embrasse plus intensément,
elle s’incruste en Lui et Lui s’enchâsse en elle.
Il tombe, pour toutes les fois où nous avons trébuché,
Il défaille, pour toutes les fois où nous avons essuyé des défaites,
Il s’écroule, pour toutes les fois où nous avons abandonné le combat.
Mais, tout sera consommé, tout sera consumé.
Car plus Il tombe, plus Il nous relève.
Plus Il s’abaisse, plus Il nous élève.
Plus Il marche vers la mort, plus Il nous rapproche de la Vie.
O Jésus, aide-moi à ne pas me désespérer devant mes péchés mais à me relever,
et à ne pas juger celui qui tombe mais à le remettre sur pied en lui tendant la main
Le sacrifice visible est le sacrement, c’est-à-dire le signe sacré du sacrifice invisible. C’est pourquoi, le Christ est le premier sacrement, le grand sacrement : sur la croix, il est le signe efficace du sacrifice que tous les hommes doivent accomplir.
Saint Augustin
La grâce de Dieu nous aide à marcher et nous soutient. Elle nous est nécessaire comme les béquilles à ceux qui ont mal aux jambes.
Saint Curé d’Ars.
Être sauvé, c’est vivre, vivre tout entier, vivre absolument, vivre toujours, vivre dans l’amour reçu et communiqué, dans une réconciliation définitive avec nous-mêmes, avec les autres, avec l’univers et avec Dieu.
Bernard SESBOUE
Se tromper est humain,
persister dans son erreur est diabolique.
Saint Augustin
Et voilà Véronique qui fend la foule, qui n’a pas peur des remarques et des brimades. Seul compte : soulager celui que son cœur aime. Le Christ, dans ce chemin du Golgotha qui n’en finit pas, est épuisé. La couronne d’épines, profondément enfoncée, le fait saigner. Le visage est méconnaissable. Il n’a plus face humaine.
Et Véronique s’approche du Christ, et avec un linge, probablement son voile, elle essuie son visage. Lui redonner face humaine en enlevant la sueur et le sang. Lui redonner son visage de fils, c’est sa mission ! Et c’est là que le miracle se produit : c’est sur son voile que se révèle le vrai visage du Christ. Le visage du christ s est donné à elle ; Elle est, désormais, le vrai visage du Christ parce quelle s’est approchée de celui qui souffre.
Véronique, qui veut dire « image fidèle » l’est, par son geste, devenue.
Oui, quand on s’approche de celui qui souffre, qui peine, qui pleure, qui crie, c’est le visage du Christ qui se révèle à nous.
On a besoin de patience avec tout le monde mais particulièrement avec soi-même.
Saint-François-de-Sales
De l’Évangile selon saint Matthieu 27, 32 ; 16, 24
En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix.
Alors Jésus dit à ses disciples: «Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive».
Simon de Cyrène rentre du travail, il est sur le chemin du retour chez lui, quand il croise ce triste cortège de condamnés, spectacle sans doute habituel pour lui. Les soldats usent de leur droit de coercition et mettent la croix sur lui, robuste homme de la campagne. Quelle gêne a-t-il dû éprouver en se trouvant soudain mêlé au destin de ces condamnés! Il fait ce qu’il doit faire, avec certainement beaucoup de répugnance. Toutefois, l’évangéliste Marc nomme également ses fils qui étaient connus pour être chrétiens et membres de la communauté (Mc15, 21). De cette rencontre involontaire est née la foi. En accompagnant Jésus et en partageant le poids de sa croix, le Cyrénéen a compris que marcher avec ce Crucifié et l’assister était une grâce. Le mystère de Jésus souffrant et muet a touché son coeur. Jésus, dont seul l’amour divin pouvait et peut racheter l’humanité entière, veut que nous partagions sa croix, pour compléter ce qui manque encore à ses souffrances (Col1, 24). Chaque fois qu’avec bonté nous allons à la rencontre de celui qui souffre, de celui qui est persécuté et faible, en partageant sa souffrance, nous aidons Jésus à porter sa propre croix. Ainsi nous obtenons le salut et nous pouvons nous-mêmes coopérer au salut du monde.
En cette deuxième semaine de carême, demandons au Seigneur, Lui qui as ouvert les yeux et le coeur de Simon de Cyrène, de nous donner, par le partage de sa croix, la grâce de la foi. Aide-nous à venir en aide à notre prochain qui souffre, même si cet appel est contraire à nos projets et à nos penchants. Donne-nous de reconnaître que partager la croix des autres, et faire l’expérience qu’ainsi nous marchons avec toi, est une grâce. Donne-nous de reconnaître avec joie que c’est précisément en partageant ta souffrance et les souffrances de ce monde que nous devenons serviteurs du salut, et qu’ainsi nous pouvons contribuer à construire ton corps, l’Église.
Une grande misère parmi les hommes, c’est qu’ils savent si bien ce leur est dû et qu’ils sentent si peu ce qu’ils doivent aux autres.
Saint François de Sales
Au soir de cette vie, vous serez jugés sur l’amour.
Saint Jean de la Croix
Si la charité vient à manquer, à quoi sert tout le reste ?
Saint Augustin
La sainteté, c’est la grâce de faire les plus humbles choses sous le signe de l’éternité.
Raoul Follereau
Ô vous, qui passez par le chemin, considérez et voyez s’il est douleur pareille à ma douleur ! (Lm 1, 12)
Elle est là, présente, comme à chaque fois.
Peut-être que personne ne la voit…
Mais comme à chaque moment important, Marie vit à l’Heure de son Fils.
Elle a vécu sa venue, sa naissance, sa première manifestation aux nations, son premier voyage, son premier pèlerinage, son premier miracle et son entrée dans la vie publique, elle a toujours été là, conservant et méditant tout dans son cœur, dans le silence de la foi. Et maintenant, elle est là, à l’heure du sacrifice.
« Un glaive de douleur transpercera ton cœur »…
Elle se souvient et elle comprend.
Comme son Fils, le visage sali par les crachats, le sang et la poussière, elle est là, le regard terni et le visage balafré par les larmes et la douleur.
Comme son Fils face aux accusateurs, elle ne dit rien… pourtant elle sait qu’Il est bien le Fils du Père.
Pas de paroles, alors qu’elle serait après Lui, la plus habilité à crier la vérité.
Pas de cris, mais une douleur extrême : celle de voir son fils, le Maitre de la Vie, marcher à la mort.
Pas d’éclat de voix, mais un éclat du cœur : ses entrailles se serrent, son corps se tend et se tord.
Elle connaît l’issue de l’histoire, sans la savoir, elle la pressent, et elle se tient dans la foi.
Elle ne se révolte pas, elle ne Lui arrache pas la croix, puisqu’avec Lui, en son cœur, elle s’abandonne et accepte cette croix, la souffrance et le supplice.
Elle offre une nouvelle fois ce Fils et s’offre avec Lui.
Entre eux deux, un échange rapide : l’intimité et l’éternité de Dieu.
Ce n’est pas seulement l’affection maternelle, la plus haute expression de l’amour humain.
Dans ses deux regards, c’est l’absolu de Dieu !
Le regard de l’amour rencontre le regard de la compassion.
Les deux cœurs sont à l’unisson et prennent la douleur l’un de l’autre, pour trouver la force de continuer, d’avancer et de monter ensemble ce calvaire.
Douleur et Force, extrême souffrance et extrême courage.
Pour souffrir la mort dans le corps et la mort dans l’âme, le Fils et la Mère marchent sur le même chemin, celui de la volonté du Père.
Lui, qui l’avait animée, dans son corps ; elle, qui lui a donné sa chair, dans son âme.
« Qu’il me soit fait selon ta parole » disais la Mère à l’Annonciation,
« Non pas ma volonté mais ta Volonté » réponds le Fils en sa Passion.
En cette heure singulière, le Fils et la Mère disent tous les deux « OUI » au céleste Père !
O Marie, sur mon chemin de vie, et au cœur de mes souffrances, viens avec ton Fils, pour remplir mon cœur de paix et d’assurance !
Chercher Dieu, c’est être cherché par lui.
Saint Bernard de Clairvaux
Le fils de Dieu vient de tomber !
Saint-Paul nous dit dans Philippien 2 : « Lui qui était de condition divine, n’a pas gardé jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, mais il se dépouilla lui-même ». La croix est lourde, le chemin escarpé, le cri de la foule trop durs, les coups des gardes trop forts… et Jésus s’effondre. Tout cela pour nous, tout cela pour nous racheter, tout cela pour nous sauver. Jésus par terre, affalé, prostré, accablé. Combien sont ceux qui sourient et se moquent : « Il en a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même ! » Quelle dureté dans leur jugement, quel manque de compassion. Mais soyons honnête, combien de fois, moi-même, ai-je été dur ? Sans compassion ni miséricorde pour mon frère qui était tombé ? Pour celui que le poids de sa croix avait anéanti ? Ô Seigneur en te voyant par terre sous cette croix, donne-moi d’être le Simon de Cyrène de mon frère.
Une demi-heure de méditation est essentielle sauf quand on est très occupé. Alors une heure est nécessaire.
Saint François de Sales.
Quand viennent pour un chrétien les jours mauvais de la vie, quand il se trouve aux prises avec de graves infirmités, c’est pour lui le moment de remonter, par la pensée, les jours passés, d’ évoquer le souvenir du bien ou du mal qu’il a fait : du mal, pour s’en repentir de plus en plus ; du bien, pour y puiser des motifs de consolation et de soulagement dans l’affliction présente.
Frédéric Ozanam
« Convertissons-nous, fixons nos regards sur le sang du Christ, et comprenons combien il a de valeur pour son Père, puisque, répandu pour notre salut, il a procuré au monde entier la grâce de la conversion ».
(Lettre de saint Clément de Rome aux corinthiens, p. 23 office des lectures )
Les hommes qui rassemblent toutes les forces de leur cœur dans l’humanité atteignent la plus grande étendue et la plus sublime expression de l’amour. «Aimez-vous les uns les autres » est la loi du Christ. Le Christ, c’est l’amour crucifié. Le cœur est l’autel du christianisme ; mais c’est surtout celui de l’humanité. Si tu n’as point de cœur, tu n’es pas un chrétien, bien plus, tu n’es pas un homme. Vous qui tremblez devant la dissolution de notre Société et cherchez partout de quoi relier son faisceau rompu, voulez-vous savoir ce qui peut la sauver : c’est du cœur, du cœur, et toujours du cœur !
Charles Dollfus
Nous entrons aujourd’hui, mes bien-aimés, dit saint Bernard, dans le saint temps du carême, dans le temps destiné aux combats du chrétien, car les observances du carême ne sont pas faites pour nous seulement, elles le sont pour tous ceux qui nous sont unis par les liens de la foi. »
(Saint Bernard de Clairvaux, premier sermon pour le carême)
Si la charité vient à manquer, à quoi sert tout le reste ?
Saint Augustin
Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre.
Et Pilate leur déclara : « Voici l’homme. » (Jean 19,5)
Au commencement du Chemin tous les éléments du scandale de la Croix sont là.
Qu’est-ce que la vérité ? D’où es-tu ? Es-tu roi ? Crucifie-le !
Face à l’Humanité et à la Royauté du Christ, voici toute la faiblesse humaine : le questionnement, la crainte et la lâcheté de Pilate, l’incompréhension et l’orgueil des grands prêtres qui se cachent derrière la Loi, la brutalité et la dureté des gardes, les mensonges des faux témoins et la haine de la foule…
Vraiment l’Amour n’est pas aimé ! Pourtant vivre sans cet amour, ce n’est pas vivre !
En commençant ce chemin de Croix et notre Carême, nous te demandons pardon Seigneur.
Pardon pour notre silence à Ton égard, chaque fois que nous préférons oublier que Tu es à nos côtés, chaque fois que nous avons hésité à être Ton témoin par peur ou tiédeur.
Pardon de n’avoir pas reconnu Ta face tuméfiée et couverte de crachats, dans le visage de nos frères qui souffrent et subissent l’exclusion et la violence.
Pardon pour toutes les fois où nous avons été complices des ténèbres et de la mort.
Aide-nous à faire de ce Carême un temps de profonde conversion afin de retrouver la beauté de notre humanité et la grâce de notre baptême.
Apprends-nous à lutter avec toi contre tout ce qui n’est pas la vie et l’amour, pour découvrir la joie de ton Royaume.
Faire le chemin de croix est une cérémonie qui nous fait revivre les événements de la passion de Jésus et nous fait réfléchir à la signification de ces événements. On pense aux souffrances du Christ et on fait l’expérience de l’amour que révèle son attitude. Cette méditation éveille en nous un sentiment de compassion et de gratitude envers le Seigneur qui nous a aimé jusqu’au bout. Ces méditations nous feront vivre avec amour notre propre croix. « Celui qui veut marcher derrière moi, qu’il se renonce lui même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive », nous a dit Jésus. Nous trouvons dans l’exemple du Christ l’attitude que nous sommes invités à vivre à notre tour. C’est ainsi que nous participerons à la Croix du Christ comme Jésus qui refuse que ses disciples le protègent en usant d’épées. Il s’étonne que la cohorte venue l’arrêter soit armée d’épées et de gourdins. Lui, le Prince de la Paix, prend le temps de guérir un homme dressé contre lui. Jésus n’a aucun ennemi, ni en Judas, ni parmi ceux qui l’accompagnent. « Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’Homme ? » Jésus ne veut pas humilier Judas, mais lui donner encore une chance de se convertir, et d’être vrai, en accordant ses gestes extérieurs aux sentiments de son cœur. Jésus soutient l’univers par sa puissance divine, car Il est Dieu ; mais ce poids est moins lourd que ne l’était celui de la Croix que nos péchés taillèrent pour Lui. Nos péchés Lui coûtèrent cette humiliation. Il dut prendre notre nature, paraître parmi nous comme homme et offrir pour nous un grand sacrifice. Il dut passer sa vie dans la pénitence, et, à la fin de cette vie, endurer sa Passion et sa mort.
O Seigneur, Dieu Tout-Puissant, qui portez sans lassitude le poids du monde entier, qui avez porté avec une fatigue accablante le fardeau de tous nos péchés, Vous qui conservez nos corps par votre Providence, soyez aussi le Sauveur de nos âmes par votre précieux sang !