C’est extra.

Au programme de la semaine passée le passage par Logroño que je n’ai pu que rapidement visiter, plusieurs jolis villages espagnols où des cigognes squattent les clochers d’églises, une halte de 2 nuits à Burgos où j’ai pu profiter de la ville et de sa magnifique cathédrale, et l’entame d’une nouvelle credencial, la première étant complète. Aujourd’hui je suis dans une albergue perdue dans la meseta, mais je réserve cela pour la semaine prochaine.

Je repense à mes premières semaines de marche avec un peu de regret. Le soir au gîte on retrouvait entre 0 et 10 pèlerins, on les  connaissait pratiquement tous par leur prénom, j’étais content quand il y avait un pèlerin devant moi quand je prenais une photo, cela faisait un point d’accroche visuel. On se sentait un peu extraordinaire.

Maintenant, on se retrouve entre 20 et 200 pèlerins au gîte, il y a des têtes que l’on reconnaît de temps en temps, je connais que de rares prénoms, je suis content quand je peux prendre un monument ou un paysage sans personne devant. Va falloir que je m’y habitue car plus je vais me rapprocher de Compostelle plus il y aura du monde.

Finalement c’est bon pour mon orgueil de me retrouver comme un pèlerin ordinaire qui trouve extraordinaire cette jeune fille en surpoids flagrant, mais qui fait son chemin ou extraordinaire ce papi de plus de 70 ans qui boitille avec sa canne et qui dans ces bons moments doit faire du 2 km/h, mais qui fait son chemin ou extraordinaire cette handicapée qui a adapté une chaise roulante et qui fait son chemin…

J’avais pris pour habitude de m’isoler un peu le matin pour prier à voix basse mon chapelet. N’étant pas à une contradiction près, je prends plaisir dorénavant de prier mon chapelet à voix haute sans hésiter de chantonner mon 10 ėme « Je vous salue ». Il est plus facile de s’affirmer avec des inconnus que l’on est pas sûr de revoir.

Je ne suis pas sûr que mon amour se voit, mais mon amour de la prière du chapelet s’entend au moins.

Que notre amour se renforce, qu’il se voit et qu’il rayonne.

Ultreïa